Indignez-vous ! de Stéphane Hessel est un essai très engagé d’une trentaine de page qui se veut relancer l’indignation auprès des gens et des jeunes. Indignation que Stéphane Hessel, vieux bonhomme maintenant, a eue lorsqu’il a participé à la résistance avec le général de Gaulle à l’époque de la seconde guerre mondiale et ce qui lui a valu sa participation à l’écriture des droits universelle de l’homme. Donc Stéphane veut que l’on s’indigne, chacun ayant ses motifs à l’indignation, lui en parle de deux majeurs. Sauf que dans ces deux actes qu’il présente, j’en suis d’accord avec un et très mitigé avec le second.
Dans un premier temps, il s’indigne envers le conflit israélo-palestinien, il présente quelques faits et en donne son point de vue et son opinion. Ce à quoi je suis d’accord avec lui et je le rejoins dans ses idées, j’en suis tout autant indignez et de la même façon que lui.
Le problème se pose quand il commence à parler économie – sciences – communications des masses qu’il fustige. Il dit par exemple « La pensée productiviste, portée par l’Occident, a entraîné le monde dans une crise dont il faut sortir par une rupture radicale avec la fuite en avant du « toujours plus », dans le domaine financier mais aussi dans le domaine des sciences et techniques. »
Autant il est vrai que le problème du « toujours plus » dans le domaine financier est sérieusement dérangeant (cf la crise, les banques, différences entre pauvre et riche etc) et affect toutes les domaines dont scientifique où les enjeux se tourne vers le productif ou ce qui rapporte le plus à court terme, et donc sur ce point je le rejoins. Mais de là à dire qu’il faut rompre avec le « toujours plus » dans le domaine des sciences et techniques, il va me falloir m’expliquer cela. Car si depuis la nuit des temps, le monde était confronté à des penseurs de ce genre, jamais nous n’aurions connu l’électricité, les télécommunications, la médecine etc. Doit-on arrêter toute recherche scientifique tant astronomie, physique, chimie et biologique ? Pourquoi faire, pour se donner bonne conscience à quoi ? Doit-on arrêter d’améliorer ce qui est déjà construit et découvert ? Qui voudrait revenir à l’âge de pierre ? Qui voudrait vivre sans électricité (du moins pour ce qui en ont accès). Les progrès au fil des années ont été plus que bénéfique, malgré certain problème qu’on ne blâme pas la découverte de l’uranium mais de son utilisation militaire par exemple. Tant de chose reste à découvrir et à explorer dans tout domaine qu’il soit. Sauf que malheureusement avec ce genre de personne, on se retrouve face à de la bonne conscience qui n’a pas lieu d’être et qui à mon avis n’est pas justifiable (je dirais même que c’est l’opposé de la bonne conscience de ce dire qu’on veille continuer à explorer les fondements et ce que peut nous réserver des découvertes majeurs comme mineurs en sciences et technologies) et aussi on se retrouve face à principe de précaution qui va bien trop loin à en réduire voir même empêcher l’approche ou continuer l’exploration dans certain domaine.
Enfin, l’auteur de ce livre attaque aussi la communication de masse en disant « Aussi appelons-nous toujours à « une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous ». » Toute la seconde moitié de cette phrase est vrai. Mais aussi faut pas oublier que dans les moyen de communication de masse, prenons la télévision par exemple, il existe des chaînes télévisés (Arte par exemple) ou programmes (documentaire scientifique) accessibles à tous mais que personne ne regarde. Qui faut-il blâmer ? Les médias qui veulent se faire que de la tune en diffusant des programmes abrutissant pour abruti ? Ou que la majeure partie de la population ne veuille pas zapper sur un documentaire fortement intéressant si justement une de ces émissions pour crétin passe en même temps, préférant l’inculture et la débilité à la découverte, curiosité et culture ? Sinon, concernant les journaux télévisés par exemple, je ne peux qu’être d’accord concernant son point de vu. De mon côté, je me demande franchement si une presse est encore libre ? C’est d’ailleurs pourquoi je ne regarde plus les infos.
Quoi qu’il en soit, ce livre de 30 pages propose de s’indignez sur ce qui a matière à s’indignez, d’après l’auteur, il y a toujours matière à s’indigniez si on regarde un peu autour de nous, ce dont il n’a pas tort. Par contre, je ne suis pas d’accord avec toutes les indignations de ce livre comme je l’ai dit plus haut. C’est un livre que je conseille, pourquoi pas, histoire de vous faire votre avis et de mener à la réflexion.
Helran
Le point positif du bouquin est qu’il n’est pas cher; le point négatif est qu’il vaut ce qu’il coûte.
Du même (et beaucoup d’autres), j’ai nettement préféré Les jours heureux, le livre sur le programme du Conseil national de la Résistance et son démantèlement par Sarkozy et ses séides.
Le truc c’est que je ne lis pas de livre politique généralement. Lè c’était un peu par hasard, aussi il pointe juste deux exemples qui l’indigne mais c’est tout. Il ne va pas loin dans sa réflexion.
Pingback:Challenge 26 livres - 26 auteurs 2011 de Livraddict | Helran in Hell