Jamais, je ne me serais lancée dans ce livre. Mais pour le challenge 26 livres, 26 auteurs, il me fallait bien un auteur commençant par la lettre Q et malheureusement, c’est tombé sur La lecon de musique de Pascal Quignard. Je dis malheuresement, car je n’ai pas du tout aimé cet essaie et heureusement qu’il soit court (121 pages).
J’ai ni aimé la forme, ni le font. C’est vraiment horrible à lire, entre les répétitions à outrance et les tirades qui partent dans tous les sens au point d’avoir l’impression de lire un monologue de Simon Monceau dans l’émission »Ça va se savoir », je peux vous assurez que c’est lourd et chiant à lire. J’ai lutté.
Concernant le fond, Pascal nous pond un essaie dont il donne son point de vue sur pourquoi peu de femmes ont composés. Narrant l’histoire de Marin Marais, grand compositeur de viole, dont j’en ai strictement rien à faire de savoir où, quand et combien de fois il a déménagé (du moins comme c’est écrit, ça ne rend vraiment pas intéressant la chose), l’auteur nous explique que si les femmes ont peu composé, c’est qu’elle ne mue pas de la voix contrairement aux hommes, qui perdent leur voix aiguë et veulent à travers la musique (l’autre choix serait la castration), la retrouver. De mon opinion, c’est plus un problème socioculturel ou les femmes ne pouvaient ou n’avaient pas accès à la culture ou l’éducation musicale (autre que le chant) contrairement à maintenant. Enfin, je dis ça, c’est juste un avis, comme il donne le sien que je n’approuve pas, surtout que pour lui, muer signifie perte et gagner en voix grave durant la mue chez l’homme est apparemment une erreur, comme s’il n’est plus possible de faire passer une émotion ou de chanter via une voix grave, d’après l’auteur c’est un drame cette mue, idée que je ne partage pas.
Je pense avoir fait le tour de ce livre qui fût ennuyeux et imbuvable et donc que je ne recommande pas du tout. J’ai cependant appris une chose, que le mot tragédie provient du grec τραγῳδία / tragôidía (de τράγος / trágos (« bouc ») et ᾠδή / ôidế (« chant ») ) qui veut dire « chant du bouc ».
Quoi qu’il en soit, voici deux extraits du livre:
« - Vous êtes comme un enfant dont la voix mue. Vous êtes comme un enfant dont les lèvres hésitent entre le sein de sa nourrice et la mamelle des prostituées. »
« Les hommes sont voués, à partir de treize ou quatorze ans, à la perte de la compagnie du propre chant de leurs émotions, de l’émotion native, de l’affetto. La mue redouble la séparation avec le corps premier. »
Helran
Bonsoir à toutes et à tous. Votre débat est à la fois un vrai et un faux débat. Vrai car en effet, comme dans tout art, il y a des artistes sous-estimés, d’autres surestimés; faux car il entre dans l’appréciation d’une oeuvre beaucoup de subjectivité, de goûts personnels.
Par exemple, en ce qui me concerne, je déteste toute l’oeuvre de Pascal Quignard, romans comme essais ; je déteste aussi les livres de Christian Bobin, Charles Juliet, Emmanuel Carrère, Amélie Nothomb… J’ai ôté des rayonnages de ma bibliothèque ces auteurs français contemporains qui pourtant sont encensés par l’écrasante majorité des critiques, des journaux et émissions « sérieux », etc… qui les présentent même comme les plus grands de nos contemporains et de probables futurs classiques. Mais est-ce parce que je ne suis pas capable d’apprécier des oeuvres littéraires complexes, originales, nouvelles ? Bien sûr que non ! Simplement , ces auteurs que je n’aime pas ont des points communs, je m’en suis aperçu, des manières d’écrire, des thèmes choisis ou abordés sous des angles qui toujours sont contraires à ce que j’attends, moi, de la littérature . En revanche, je tiens Antoine Volodine, Régis Jauffret, Richard Millet, Anne-Marie Garat, Jacques Perry, François Bon, par exemple, comme les meilleurs auteurs français contemporains et je voudrais que ce soient eux les classiques de demain. Là encore pourquoi ? Eux aussi sont des auteurs complexes aux antipodes de la littérature commerciale mais eux aussi ont des points communs dans leur sensibilité, leur imaginaire, leur thématique, leurs écritures, leurs obsessions qui correspondent davantage à ma personnalité, à mes propres « horizons d’attente » de ce que j’appelle la grande littérature . Voilà!