Twitter c’est sympa pour partager des moments, infos, pensées en 140 caractères (donc effort de synthèse à faire). Je me rappelle que lorsque j’étais au labo, je twittais souvent mes histoires laborantesques, entre mes rats qui ne voulais pas s’endormir et mes longues journées d’électrophysiologies, je partageais volontiers et avec joie (peut être pas pour les autres xD) ma vie au labo.
J’étais peut être entrain de « montrer la sciences entrain de ce faire » comme Enro en parle très bien dans son blog.
Mon but est juste de montrer ce qu’il se passe en dans la vie d’une thésard en neurosciences et en fait d’un chercheur en laboratoire. Ça peut aller du plus anodin au plus « pointu ». De l’ordre du « visible » comme un twitt sur le fait qu’un rat ne veut pas s’endormir, que je prépare mon rat à l’électrophysiologie, que j’ai trouvé un neurone qui communique. A l’ordre de « l’invisible », dans ce cas c’est plutôt ce qu’il se passe dans ma tête comme les moments de lassitude après 10heures de boulot sans résultats, les idées qui trainent dans les recoins de mon cerveau, ou juste des pensées au sujet de mes recherches et de ce que je vis. Je recommencerais donc à faire des Labtweet (que vous distinguerez par [Labtweet] ou [Labtwit] enfin avec une orthographe du genre) d’ici fin Août surtout.
C’est toujours « marrant » de voir la tête des gens quand je leurs dit que je fais des neurosciences. J’ai quasiment tout le temps le droit à un « Neurosciences… c’est quoi ? ». Alors imaginez quand je dis que j’enregistre l’activité d’un neurone….
Par contre quand je dis que j’étudie la douleur et qu’en plus je suis habillée en cuir, les gens me regardent bizarrement xD
A cela s’ajoute ce qui ne comprennent pas ce qu’est la recherche et la vie en labo. On les repèrent assez facilement dans les forums ou les commentaires d’articles de vulgarisation scientifique. Ce sont les premiers à dire (tant sur le net qu’en face de vous) « bah chercher c’est bien mais faut trouver ! » ou « On leur donne plein d’argent alors de quoi ils se plaignent » ou encore « ça sert à quoi ce que tu fais »… je vous laisse imaginer d’autre type de questions/remarques, puis si vous voulez pas trop vous fouler allez sur des journaux en ligne et les rares fois où ils parlent de sciences regarder les commentaires, c’est affligeant ! J’en avais déjà fait un article ou je répondais à deux commentaires écrits au sujet de l’utilisation des cellules souches embryonnaires. Non seulement on trouve (pas toujours ce qu’on cherchait au départ et inversement), le rapport salaire/heure est faible et si les recherches fondamentales étaient bannies parce qu’elles ne « servent » à rien, on ne vivrait pas dans le monde actuelle (allant de la technologie à la recherche médicale).
En fait, j’aimerais que ces gens me suivent (ou quelqu’un d’autre hein) une semaine au labo et ce rendent compte ce qu’est la vrai vie dans un laboratoire, non en fait il faudrait qu’elles soient là du début « idée et conception du projet de recherche » à la fin « acceptation enfin de la publi ». Car ces personnes ayant la critique facile d’un univers qu’ils ne connaissent pas, seraient-elles prêtes ou accepteraient-elles de faire plus de 50 heures par semaines, venir certain week-end ou la nuit sans être payé plus (ni heure sup, ni heure payée double) et sans considération ? Encore je parle en tant qu’ancienne stagiaire (bon vu le labo ou j’étais je dirais plutôt « chercheuse en devenir », je m’en expliquerais surement dans un autre billet) et futur thésarde, donc la partie paperasse en moins.
C’est peut être et en fait surement à cause de ça que je fais des twitlab. A la fois car j’aime partager ce que je fais, « vulgariser » mes recherches et tenter d’expliquer ce qu’est réellement la recherche (surtout aux personnes sus-mentionnées) certes seuls les personnes qui me follow sur twitter les liront. Donc je ne pense pas que beaucoup de gens à l’esprit fermé qui osent dire « pourquoi paye-t-on des chercheurs alors qu’il nous faudrait des trouveurs » me follows, ou peut être qu’il en existe. En fait je n’en sais rien de ce que mes followers pensent de la recherche et des chercheurs. Mais si j’aurais réussi a « montrer » la réalité (en tout cas la mienne) de la vie en labo, mes twittlab auront été utiles.
Helran
P.s.: Les citations entre guillemets ont réèllement été dites ou écrites, malheureusement je n’invente rien.